Érosion [1421. 1416] — Julien Fajardo et Vincent Bredif
Imaginons-nous il y a des dizaines de milliers d’années, une montagne dans laquelle une grotte existait, révélée petit à petit par l’érosion. Une forme intuitive, résultat d’un relevé topographique imaginaire de cette caverne, est suspendue dans l’espace, saisie dans le temps. Le premier mode d’habitat est notre propre corps et notre premier réflexe a été de se protéger des intempéries et des attaques des animaux en nous réfugiant dans des grottes naturelles. Érosion [1421. 1416.] est une invitation à appréhender les reliefs, une ArchiSculpture qui incite à vivre pleinement chaque mouvement.
Gravir pour atteindre des espaces de « pause » et observer, depuis d’anciens points de vue le paysage environnant, être dans le paysage, devenir le paysage et renouer avec notre nature propre.
Fossile — Mathieu Nouhen
Fossile est une œuvre en deux temps, il s’agit d’abord d’une spirale composée de piquets de bois brûlé. Cette empreinte dans le paysage vise à initier un dialogue primitif avec la région volcanique et à agiter notre imaginaire collectif et individuel sur des thématiques archaïques, environnementales et spirituelles. Dans un second temps, il s’agit d’un parcours accompagnant le visiteur au centre de la spirale, où un sol d’écorce de cèdre rouge vient habiller le cœur et contraste avec le noir carboné du bois. Ici, la relation essentielle entre l’homme et le paysage prédomine tant dans l’approche constructive que dans la signification.
En utilisant des gestes constructifs rudimentaires, l’œuvre converse avec le paysage et bâtit
un échange intemporel.
Canopée — Catherine Baas
L’œuvre s’appuie sur la communication entre les végétaux et renvoie aux questions environnementales de préservation des espaces arborés.
Ici, dans Canopée, la forêt nous accueille en nous offrant la possibilité de s’asseoir ou de s’allonger pour l’observer. Cette installation de miroirs suspendus mêle notre reflet à celui de la forêt et permet aux visiteurs de se lover dans un paysage boisé sur une structure aux
couleurs charnelles. Cette pause entre les arbres sollicite tous les sens et questionne notre relation avec la nature, elle nous permet d’en faire partie intégrante.
Pluie de Montchal — Pier Fabre
L’installation Pluie de Montchal dessine un immense volume cylindrique, d’un millier de rubans légers et brillants en suspension au centre du cratère. À chaque bouffée de vent, les rubans commencent par osciller, puis s’élèvent pour aller danser en hauteur, au soleil, ils scintillent de milliers d’éclats de lumière produisant de puissants effets optiques. Les visiteurs peuvent se placer au cœur de ce vaste dispositif, s’immerger dans cet espace sonore et visuel qui respire et se soulève, porté par le souffle de la nature.
Float — Piotr Wesolowski
Float est composé d’une série de sculptures flottant sur l’eau, découverte d’une plante nouvelle abstraite et géométrique que l’on peut non seulement observer, mais aussi entendre. À la manière des arbres qui se dressent dans le vent et qui, en bougeant leurs branches, émettent un bruit apaisant, l’installation est en corrélation avec son environnement. L’œuvre émet un son, tout en se balançant légèrement sur les côtés. La sculpture s’harmonise avec le vent, grâce auquel elle devient un organisme vivant.
Soyez prudents par temps d’orage ! — Guillaume Cochinaire
Ce paratonnerre prenant la forme d’un oursin géant, est constitué de centaines de fils de cuivre jouant avec les rayons du soleil et permettant au visiteur de voir l’œuvre scintiller au loin. Cette installation s’inspire des grands questionnements de notre époque : celui de l’approvisionnement énergétique à l’échelle de la planète, mais aussi sur l’idée d’une possible captation de l’électricité à partir des éclairs.
Cette utopie futuriste a aussi un revers à sa médaille… L’énergie gratuite et infinie n’est pas sans défaut. Aussi, Soyez prudents par temps d’orage !
Renversante immersion — Edouard Sautai
Renversante immersion invite le visiteur à une expérience immersive et sensorielle unique où le sol se dérobe et laisse place à un environnement dédoublé. Le cours d’eau partiellement dévié alimente un miroir d’eau surélevé, auquel le visiteur accède en se faufilant par un étroit passage. Désormais les yeux au ras de l’eau, sa vision est alors proche de celle d’un nageur ou d’une grenouille. Le regard de « l’immergé » est pris au jeu enivrant de l’illusion contemplative, au centre du miroir, l’eau tranquille procure une sensation de calme et d’apaisement. Cependant, les conditions climatiques varient et modifient notre expérience sensorielle. En cas d’orage, le miroir d’eau brisé pourrait devenir source d’angoisse, nous plongeant dans la posture tourmentée d’un naufragé.
À l’ombre bleue des eukaryotas — Élisa Sanchez
À l’ombre bleue des eukaryotas révèle la silhouette de fleurs, feuilles, brindilles, mousses et brins d’herbe glanés dans le Massif du Sancy au hasard d’une balade. Grâce au soleil, leur forme organique s’inscrit en creux dans le bleu profond des cyanotypes imprimés sur de vastes pans de tissus brodés. Ces bannières végétales invitent à écouter les modulations du vent dans les branches et le tissu, à sentir des parfums, ressentir des textures, chercher les plantes qui ont offert leurs silhouettes. Cette création est une façon d’imaginer des négociations joyeuses pour participer à un écosystème sans l’envahir.
Symphonie Pastorale — Luc Doin, Quentin Bourguignon et Marin Delebecque
Symphonie pastorale est une micro-architecture élancée évoquant l’archétype du clocher. Repère à la fois temporel et visuel, le symbole du clocher est synonyme de centralité. Ce point névralgique est ici déplacé au cœur de ce qui fait le Sancy : son activité pastorale. Le
déplacement du clocher questionne le regard porté sur les espaces agricoles, leur évolution, leur transformation.
Le public sera ici acteur de la ruralité le temps d’un instant, il pourra composer sa symphonie pastorale en actionnant une vingtaine de cloches. Un hymne au monde rural.